Au début mars, j'ai appris de mes collègues néerlandais que leur ministre de la Santé publique, du Bien-être et du Sport, Hugo de Jonge, n'accordait pas une grande importance aux mesures de CO2 et à la ventilation comme mesures de lutte contre le coronavirus. J'ai lu sur le site de nouvelles néerlandais Nu.nl que notre virologue Marc Van Ranst n'était pas du même avis. Selon lui, une bonne ventilation minimise beaucoup le risque qu'une personne porteuse du coronavirus contamine quelqu'un d'autre.
La Belgique prend les virologues au sérieux
Dans notre pays, on parle d'imposer des mesures de CO₂ comme condition pour l'ouverture des restaurants, e.a. Ils voient les choses autrement aux Pays-Bas, même si les écoles y utilisent bel et bien des compteurs de CO2. Elles ont reçu pour tâche de contrôler la ventilation dans leurs bâtiments, en raison du risque de contaminations de coronavirus.
La ventilation réduit le risque de contamination
Il est judicieux de placer des compteurs de CO2 dans des espaces publics parce que le taux de CO₂ dans l'air en dit non seulement long sur la qualité de l'air, mais également sur le degré de ventilation. Les experts signalent qu'une bonne ventilation réduit le risque de contamination par le coronavirus. Si le capteur de CO2 indique que le taux de CO₂ est supérieur à 800 ppm, vous devriez ouvrir les portes et/ou fenêtres. Du moins en l'absence de système de ventilation.
Des exemples pratiques dans les hôpitaux, les entreprises pharmaceutiques et les laboratoires nous ont évidemment aussi appris qu'une bonne ventilation permet de prévenir le risque de contamination de l'air par des germes pathogènes. Une contamination de l'air par des germes pathogènes peut notamment y entraîner la pollution de produits ou d'outils. Et la qualité de l'air dans un bloc opératoire, par exemple, exerce une grande influence sur le risque d'infection de la plaie après une opération. Des services d'opération doivent parfois même fermer par suite d'une mauvaise qualité de l'air. Dans les espaces de production de l'industrie pharmaceutique, de petites fluctuations dans le climat intérieur peuvent déjà entraîner une baisse de la qualité des médicaments, ce qui peut être lourd de conséquences.
L'avis du Conseil supérieur de la santé
Le 29 avril 2020, en Belgique, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a été prié de donner son avis sur la propagation du COVID-19 (virus SARS-CoV-2) via les installations de chauffage, de ventilation et de climatisation (HVAC) dans les bâtiments autres que les hôpitaux. Et le 16 novembre 2020, notre commissaire corona Pedro Facon a demandé au CSS de vérifier s'il existe de nouvelles visions à cet égard depuis cet avis.
Il ressortait du rapport qu'il n'y avait plus aucun doute quant à la propagation du coronavirus via les aérosols, même s'il subsiste un certain flou quant à leur importance en comparaison avec d'autres modes de transmission. En lieu et place de l'avis précédent (où seules des questions spécifiques provenant du secteur immobilier ont reçu une réponse), le CSS a rédigé un tout nouvel avis. Des recommandations y sont formulées pour tous les secteurs, à l'exception des hôpitaux et des établissements de soins.
Ventilation naturelle ou mécanique
Le rapport du CSS décrit que la ventilation est réalisée de préférence à 100 % avec de l'air frais, en éliminant, dans la mesure du possible, la recirculation. La ventilation peut se faire mécaniquement ou naturellement (ouverture des portes et/ou fenêtres). La ventilation mécanique permet en règle générale de mieux contrôler les flux d'air que la ventilation intégralement ou partiellement naturelle. Une ventilation entièrement naturelle dépend uniquement des forces motrices générées par les écarts de vent et de température entre l'air intérieur et extérieur.
L'objectif de la ventilation est de veiller au renouvellement de l'air dans les bâtiments par l'évacuation de l'air intérieur pollué et l'amenée d'air extérieur frais. Dans certains bâtiments, la ventilation fait partie du système de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) ou en anglais du système HVAC « heating, ventilation and airconditioning ».
Le CO2 comme indication de la qualité de l'air
Pourquoi le taux de CO2 donne-t-il donc une bonne indication de la qualité de l'air dans une pièce, et donc de la qualité de la ventilation ? L'air qui est expiré par les personnes présentes fait rapidement grimper la concentration de CO2. Il existe donc un lien direct entre la concentration de CO2, le nombre de personnes dans la pièce et le débit de ventilation – dans la situation où il n'y a pas d'autres sources de CO2 dans la pièce en plus des personnes présentes.
Des capteurs de CO2 peuvent être utilisés comme indicateurs pour évaluer la probabilité de contamination par des agents pathogènes aérogènes, car l'air expiré ne contient naturellement pas que du dioxyde de carbone, mais également des aérosols potentiellement infectieux. La ventilation permet de diluer la concentration de particules infectieuses, ce qui permet de réduire l'exposition à ces particules. La mesure du niveau de CO2 peut donc également s'avérer utile dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.
Quelques remarques s'imposent cependant. Dans les pièces avec un faible taux d'occupation par rapport à leur superficie/volume, un faible taux de CO2 ne peut pas purement et simplement être interprété comme une garantie de sécurité en ce qui concerne la transmission du virus. Le risque de contamination peut notamment fortement augmenter si des gens se rencontrent souvent, sont assis près les uns des autres ou si le sens dans lequel ils sont assis n'est pas favorable par rapport aux déplacements d'air.
Par ailleurs, il faut encore tenir compte du risque d'erreurs de mesure et du caractère douteux des instruments de mesure utilisés. Certains capteurs bon marché peuvent fournir des résultats de mesure inexacts (jusqu'à 200 ppm). De plus, les capteurs peuvent présenter une dérive, nécessitant ainsi un étalonnage régulier.
Maîtrise automatique de la qualité de l'air
Un autre point concerne le fait que tout le monde ne veut pas surveiller en permanence un instrument de mesure pour déterminer s'il faut ouvrir une fenêtre afin d'obtenir une qualité de l'air sûre et saine. La plateforme Produal Proxima 100 % sans fil offre une solution à cet égard. Via le système de gestion du bâtiment, ce système de mesure commande e.a. la ventilation au moyen de transmetteurs CO2 entièrement sans fil, afin d'optimiser la qualité de l'air. Il s'agit également d'une solution pratique pour les bâtiments scolaires. Les enseignants ne doivent plus se soucier de la qualité de l'air dans leur classe et peuvent se concentrer pleinement sur les cours. La seule condition est donc qu'il y ait un système de gestion du bâtiment/de ventilation.
En un mot, une mesure de concentration de CO2 qui est supérieure à la valeur recommandée ou exigée est un bon indicateur du degré de ventilation et/ou d'un taux d'occupation trop élevé d'une pièce. Une concentration de CO2 inférieure est l'indication d'une ventilation suffisante, mais ne garantit pas à 100 % qu'il n'y a que peu ou pas de risque de contamination par le coronavirus. Nous devons en effet aussi tenir compte des autres règles de lutte contre le coronavirus. Je comprends cependant le choix des autorités belges de rendre obligatoires des compteurs de CO2 dans le plus possible d'espaces publics. En la matière aussi, mesurer, c'est toujours savoir.
Sources - sites web: